Entre privation de liberté, châtiment, réinsertion, mise à l’écart, protection de la société, la prison cristallise une part de la mauvaise conscience sociale face à la délinquance et à la santé mentale. Bien au-delà des conditions de fait et de droit dans lesquelles s’exerce cette fonction régalienne, sévèrement décrites par l’Observatoire International des Prisons (2012) et la Cour Européenne des Droits de l’Homme (Janvier 2011), conditions qu’on ne peut passer sous silence, nous souhaitons, dans le cadre de ce café réfléchir sur ce paradoxe : la prison n’a jamais été autant criminogène et pourtant la société répugne à se demander pourquoi. La lutte contre la récidive se résume trop souvent à un durcissement des conditions de détention, à l’instauration de peines plancher (loi de 2007), et on peut s’interroger sur la part effective prise par la réinsertion ainsi que sur les moyens que la société consent à y consacrer. Beaucoup de bonne volonté chez les magistrats et dans l’administration pénitentiaire, mais la société, tous les citoyens doivent s’emparer à leur tour de cette question.
Quelques liens pour en savoir plus
Observatoire International des Prisons
Cour Européenne des Droits de l’Homme
Contrôleur Général des lieux de privation de liberté
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